LES DÉSORIENTÉS – projection le jeudi 8 juin 2023 à 19H45 au Festival Côté court à Pantin

Nous avons la joie de vous annoncer que notre dernier film Les désorientés sera projeté lors du prochain festival Côté court dans la section Écran libre au Ciné 104 à Pantin, 104 avenue Jean Lolive, 93105, métro Église de Pantin.

La séance est programmée le jeudi 8 juin 2023 à 19H45, elle sera accompagnée d’une intervention de Marie-José Malis sur la question du tragique aujourd’hui. 

LES DÉSORIENTÉS 70’,2023

film de Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano

Antigone, Créon, Polynice, Étéocle, Tirésias, tous, séparés et seuls, sont perdus dans les méandres de la ville moderne, avec ses réseaux routiers, ses quartiers d’affaires, ses lignes de métro souterrain, échoués, désorientés dans un monde qui ne les comprend plus. Mais au fur et à mesure se constitue un chœur d’un genre nouveau, composé d’existences singulières et nues, qui s’entrelaçant à celles des héros tragiques, tente d’inventer une tragédie pour notre temps.

À l’occasion de la projection du film , Marie-José Malis, metteuse en scène et directrice du Centre Dramatique National La Commune d’Aubervilliers, interviendra sur la question du tragique :

Depuis longtemps, Sol, Rudolf et moi, poursuivons un dialogue amical sur la question du tragique, ou comment chaque époque doit arriver à se représenter la négativité propre qu’il lui appartient d’affronter. Cette négativité est le réel de chaque temps, irréductible, elle doit être le point sur lequel s’appuie pourtant l’invention d’une équation libératrice et d’un possible bien commun. La nier serait folie, hybris disaient les Grecs ; s’y soumettre serait renoncer à l’humanité même comme projet.

Un désir a été tué comme tel dans l’homme moderne, dissolu dans l’illimité de ses prédations ; un désir forclos qui ne connaît plus rien de sa nature à la fois illimitée et barrée. Tragique est ainsi le temps où c’est la figure même du désir qui été ainsi passée à l’acide. Parce que les canailles ne veulent pas ce qui dans l’homme est pourtant irréductible : en lui est l’intuition d’une affinité avec l’infini, en lui est la beauté, et le bien et le juste. 

Pour moi, dans le film de Sol et Rudolf, c’est cela même qui revient : la mesure du divin dans l’homme, qui se remet à chanter, et qui cherche la formule nécessaire, et cette formule est comme le chant de Beatrice dans Dante, elle bégaie sa grâce. C’est comme si l’on sentait que maintenant l’heure est en train de venir, et Sol et Rudolf, me la font voir comme celle des humains gracieux. Ceux au désir irréductible et incorruptible, qu’ils maintiendront comme désir, c’est-à-dire comme construction illimitée autour d’un manque maintenu. Une mesure interne enfin et une raison de vivre sans céder. 

Marie-José Malis

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