Biographie

SOL SUFFERN-QUIRNO & RUDOLF DI STEFANO

Nés en France, elle en 1971 et lui en 1970, ils vivent et travaillent à Montreuil depuis plus de 20 ans. En 2001, ils créent avec d’autres le Dojo cinéma, unité de production, de réalisation et de diffusion cinématographique, qu’ils développent et animent pendant plusieurs années. Dans ce cadre, ils coréalisent collectivement une vingtaine de films courts, moyens et longs. En 2006 une rétrospective de ces films est organisée à l’occasion du Festival Côté court de Pantin. 

Depuis 2009 Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano continuent à deux le travail cinématographique, Nos yeux se sont ouverts, film sur la parole de Jean-Marie Straub, fut le premier de cette nouvelle étape. Entre 2010 et 2023, ils réalisent plus de trente films courts, jalonnés par quatre longs : Vies parallèles en 2014, Odyssée seconde en 2018, La tempête en 2020 et Les désorientés en 2023.

Au cours de ces années ils se forgent une méthode cinématographique ad hoc qui leur permet de faire du cinéma à toutes les étapes d’un film. Écriture, acteurs, textes, lieux, théorie, sont la plupart du temps explorés par la réalisation de films spécifiques. Cette méthode de travail produit des films courts qui préparent des longs à venir, mais aussi des films qui pensent le cinéma, l’actualité, ainsi que la place singulière que tient le public dans la salle de cinéma. Tous ces films sont réalisés alternativement et sans hiérarchie aucune : préparer, penser, imaginer, interroger, présenter. 

Par ailleurs, durant l’année 2008-2009, Rudolf di Stefano anime un atelier d’investigation cinématographique à la Maison du Film Court, qui se donnait pour objectif de dégager du cinéma ce qui est son invention propre, au travers des mots de quatre cinéastes que sont Robert Bresson, Jean-Luc Godard, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Ce travail a pris la forme d’un livre Vive le cinématographe ! édité aux Éditions Al dante en 2014. Par la suite Rudolf di Stefano a organisé pendant trois ans avec le compositeur François Nicolas des séances trimestrielles appelées Qui-vive au Ciné 104 de Pantin. Ces séances se voulaient le lieu d’élaboration d’une nouvelle forme d’entrelacement entre cinéma, poésie, musique, politique et mathématiques. Ce travail a trouvé sa continuité dans l’élaboration d’un événement d’une semaine, Hétérophonies/68 au théâtre La Commune à Aubervilliers. 

Depuis 2015, Rudolf di Stefano intervient fréquemment sur des questions d’intellectualité du cinéma dans différentes institutions, et en particulier dans cadre des séminaires Mamuphi qui ont lieu à lʼENS et à lʼIrcam.

En juin 2019, le Festival Côté Court de Pantin programme un Focus sur leur recherche cinématographique à travers la projection de la plupart de leurs films réalisés depuis 2010. Ce Focus se voulait aussi l’occasion de rendre public l’originalité de leur méthode cinématographique, elle fut soutenue par l’intervention du critique Alain Bergala.En mars 2023, la Project(ion) Room à Bruxelles, organise une rétrospective de leur travail où une vingtaine de films sont projetés. Cet événement est le point de départ d’une série de séances à venir qui ont pour vocation d’explorer par des films et des interventions, ce que pourrait devenir au XXIe siècle une séance de cinéma.

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