VOIR LE MONDE À DEUX

Monde À Deux Bernardins

Mardi 2 avril 2024 à 18H / AU COLLÈGE DES BERNARDINS à Paris

Programme :

Scénario d’un film à venir 14’, 2015

Notes pour une nouvelle apocalypse 20’, 2018

Notes pour Gaza 20′, 2013

À ceux qui croient, 15’, 2024

Cette séance présentera la pratique cinématographique de Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano qui, dans le champ du cinématographe, manifeste une fragilité exprimée par leur façon singulière de faire des films. Ils inventent à chaque projet une méthode ad hoc qui leur permet de penser la fabrication du film, façon de faire qui s’écarte dès lors des grandes voies tracées par la production institutionnelle et commerciale. 

Cette séance ne concernera pas des œuvres achevées, mais plutôt des films qui montrent comment, par des images et des sons, se constitue la possibilité d’un film, comment dans l’atelier se forme l’idée d’une œuvre de cinéma. Il se trouve que la filmographie de Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano est constituée de ce type de films, qui dans un double mouvement, tentent d’annoncer ce qui est à venir, tout en cherchant à faire valoir ce qui dans le passé et le présent existe comme possibles prometteurs, comme traces parfois infimes qui pointent vers le futur. 

Seront donc projetés au cours de la séance ce que l’on peut aussi appeler des scénarios filmés, ou encore des films-annonces qui tentent, comme l’ont déjà fait Pasolini ou Godard, d’unir la parole à l’acte, de penser un film par les moyens mêmes du cinéma. Nous verrons à cette occasion quatre films : Scénario d’un film avenir, qui préparait le film long Odyssée seconde, Notes pour une nouvelle apocalypse, qui annonçait La tempête, Notes pour Gaza parce que l’actualité le demande, et enfin À ceux qui croient, film réalisé spécifiquement pour ce séminaire, qui annonce un film en construction sur la figure de Saint Paul.    

Parce que ce séminaire sur les formes de la fragilité y invite, il sera aussi question de faire entendre entre chaque film projeté, comment Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano depuis 20 ans tentent de penser le cinéma à deux, comment pour eux le cinéma permet de répondre aux questions intimidantes telles que : qu’est-ce que c’est que le monde, examiné, pratiqué et vécu à partir de l’altérité plutôt qu’à partir de l’identité ? Qu’est-ce que c’est que le monde quand on l’expérimente à partir du deux plutôt qu’à partir de l’un ?

En somme, il sera aussi question d’une confession. Tenter de dire ce qu’il y a d’intime dans ce travail à deux, comment par exemple par la grâce du montage, il est possible de constituer une scène commune qui soit très différente du voyage solitaire auquel la création artistique renvoie généralement. Explorer ainsi, avec le public présent et à l’occasion de ce séminaire, comment est-il possible de fabriquer des films par l’entremise de la différence des regards, et voir ensemble comment cela peut ouvrir à des temporalités neuves.

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