APPEL AU PUBLIC

Bonjour, 

Nous sommes heureux de vous annoncer que notre film Les désorientés sera très prochainement projeté au Théâtre de la Commune à Aubervilliers. La projection sera accompagnée de plusieurs interventions réalisées par des personnes qui comptent tout particulièrement pour nous. Ces prises de parole donneront un éclairage précieux aux questions que nous avons explorées à travers ce film.
Dans l’attente de vous y retrouver...
Sol Suffern-Quirno & Rudolf di Stefano

RENCONTRE 

autour du film LES DÉSORIENTÉS

de Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano

 

avec la participation d’Alain Badiou

 

DIMANCHE 26 NOVEMBRE 2023

17H-21H

AU THEATRE DE LA COMMUNE À AUBERVILLIERS

 

 

PROGRAMME

 

Marie-José Malis  : Ce qui nous réunit 

Julien Machillot : La politique est-elle, comme le soutient Hegel,

la figure moderne du destin, donc de la tragédie ?

Judith Balso : Hölderlin et le tragique

Alain Badiou : La fonction de relation contre la fonction de communication dans le cinéma

Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano : Projection du film Les désorientés, suivie d'une discussion entre les différents intervenants et le public

La rencontre sera suivie d'un pot...

PRÉSENTATION DE LA RENCONTRE

 

L’humanité actuelle vit déchirée. Guerre après guerre, des identitarismes obscurs consument, séparent, opposent tragiquement des populations. Chaque jour sont exposées, ressassées, les images des morts innombrables, des destructions, du sang versé. Pourtant nous ne pleurons plus. « L’Histoire des larmes », ce nom simple et beau que Vitez donnait à la tragédie, n’a plus cours : nous sommes incapables de donner symbole, signe, forme à ce qui arrive.  Pire : l’abondance des morts, le plus terrible dénuement peuvent être affichés comme un décor obscène : on drapait récemment des mannequins dans des couvertures de survie…

 

Marie-José Malis le soulignait avec force dans son commentaire des « Désorientés » : « Là où il y avait paroles, chants, poèmes et rites, il y a désormais une imbécile incapacité, une sorte de destination à laquelle est arrivée l’humanité et qui est une stupeur vidée de tout reste persistant, de toute incantation ».

 

Cette absence ou ce retrait de la tragédie de l’intérieur d’un monde tragique interroge.

 

Il est juste alors de se tourner vers Hölderlin qui a tenté avec « Empédocle » d’identifier ce que la politique révolutionnaire a apporté avec elle d’irréductiblement tragique, puis de réinterpréter le geste d’Antigone selon le désir que, pour tenir l’infini qu’exige toute construction d’une justice nouvelle, l’excès ne soit pas requis.

 

Si l’on suit l’hypothèse d’Alain Badiou que le cinéma aura peut-être joué « dans l’Occident contemporain, le rôle joué en Grèce ancienne par les tragédies », le cinéma nous invite à en venir aujourd’hui à ces questions. Reprenant l’analyse de Godard selon laquelle l’histoire du cinéma a été tout entière parcourue par la relation, la multiplicité des relations, entre les vivants et la mort, Alain Badiou introduit l’idée que la forme tragique s’y est désormais effondrée « parce qu’elle n’est plus la pensée de la relation avec la mort, mais le spectacle de la mort ou de la souffrance. » Et il en appelle à un nouveau cinéma conscient que son but est non pas de montrer des images, mais de faire entrer les images dans de nouvelles relations : « Peut-être que le cinéma devrait apprendre à être aérien plutôt que terrestre à ce point », à créer « une nouvelle légèreté sacrée pour contrecarrer le poids des choses qui finalement est le poids de l’argent, lequel domine la communication et étouffe l’éternité potentielle de la relation des images ».

 

C’est au prisme de toutes ces questions que nous pourrons voir, voir vraiment, « Les désorientés » qui interroge les relations entre les personnages de la tragédie antique – Étéocle, Polynice, Antigone, Ismène, Créon…- et notre présent, fait d’une ville désertée et des désirs balbutiants, intenses, de celles et ceux qui portent ces figures dans ce présent.

 

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Théâtre de la Commune

2 rue Édouard Poisson 93300 Aubervilliers

 

Plusieurs possibilités pour y accéder :

- ligne 12 Mairie d’Aubervilliers / Mairie d’Issy,  arrêt : Mairie d’Aubervilliers (sortie 4 : rue Fourier) ou Aimé Césaire (sortie 3 : Bd Felix Faure), puis 4 minutes de marche

- ligne 7 La Courneuve Villejuif / Mairie d’Ivry, arrêt : Aubervilliers-Pantin-Quatre Chemins puis, à pied, remontez l’avenue de la République vers Aubervilliers centre, 5 ème rue à gauche (15 minutes), ou bien plus rapide, prenez le bus 150 ou 170 (passages fréquents) arrêt André Karman (5 minutes)